À partir du 19e siècle, dans le sillage de l’industrialisation et de l’urbanisation, des substances de plus en plus persistantes contaminent eaux, air, sols et corps. Ouvriers, riverains ou médecins réclament des mesures contre les pollutions, bien avant la naissance de l’écologie politique dans les années 1970. Malgré ces mobilisations, les interventions des pouvoirs publics sont souvent restées faibles ou inefficaces. Ce volume aborde le cas de la Suisse, encore peu étudié. À rebours de l’image d’un pays à l’air pur et aux eaux cristallines et à l’encontre d’un récit linéaire célébrant les avancées de la législation fédérale, les contributions de ce recueil font ressortir les mécanismes économiques, politiques, scientifiques et médiatiques qui ont entravé la lutte contre les pollutions.
Mit der zunehmenden Industrialisierung und Urbanisierung ab dem 19. Jahrhundert wurden Wasser, Luft, Boden und Körper durch immer beständigere Substanzen verseucht. Arbeiter, Anwohner und Ärzte forderten Massnahmen gegen Verschmutzungen, lange vor der Entstehung der Umweltbewegung in den 1970er-Jahren. Trotz Mobilisierungen blieben die Interventionen der Behörden oft schwach oder unwirksam. Dieser Band befasst sich mit dem noch wenig erforschten Fall der Schweiz. Im Gegensatz zum Bild eines Landes mit sauberer Luft und kristallklarem Wasser und entgegen einer linearen, die Fortschritte der Bundesgesetzgebung rühmende Erzählung zeigen die Beiträge die wirtschaftlichen, politischen, wissenschaftlichen und medialen Mechanismen auf, die den Kampf gegen die Umweltverschmutzung behindert haben.