Pendant vingt-huit ans, soit depuis sa nomination comme professeur ordinaire à la Faculté de droit de Genève en 1995, le Professeur Bénédict Foëx a incarné les droits réels à l’Université de Genève. Pour plusieurs générations d’étudiant.es, son visage bienveillant et parfois malicieux fut celui de cette discipline rigoureuse et complexe qui porte sur notre rapport aux choses.
Chacun s’accordera pour dire que les droits réels sont un domaine complexe, technique, et rigoureux. Pourtant, le regard du Professeur Foëx amenait à cette discipline un charme inattendu. Sans jamais transiger avec la rigueur des principes, Bénédict Foëx s’accordait parfois une distance emprunte d’humour. Les titres de certains de ses articles en témoignent. On trouve en effet dans son impressionnante liste de publications, outre quelques contributions aussi austères que l’exige le sérieux des droits réels, une cantatrice chauve au registre foncier, un propriétaire introuvable (triste tropisme), une réflexion sur the dark side of the pledge, le curieux assemblage d’une huître, d’une perle, et des droits réels, ou encore des variations sur un air de cha-cha-cha.
La longue expérience du Professeur Foëx, quotidiennement en prise avec la technicité des règles de droits réels, l’amena à apprécier la simplicité de l’art. 717 al. 2 CC : « Le juge apprécie. ». Cet ouvrage lui rend hommage.