Dans les années 1960, le mouvement antipsychiatrique fondé par Franco Basaglia à Trieste a conduit à la dissolution de la psychiatrie en Italie. En Suisse aussi, de nombreuses institutions psychiatriques pour personnes souffrant d’un handicap psychique chronique ont été partiellement dissoutes. Avec la Convention de l’ONU relative aux droits des personnes handicapées (CDPH), ratifiée par la Suisse en 2014, la désinstitutionnalisation de tout le champ du handicap, notamment en matière de logement et de travail pour les personnes atteintes d’un handicap, fait l’objet de débats. L’article 19 de la CDPH, qui postule une « autonomie de vie », est au premier plan. Cela ne signifie toutefois pas que les personnes handicapées doivent être laissées seules ; au contraire, elles doivent devenir une partie visible de la société et pouvoir participer aux dynamiques sociales. La désinstitutionnalisation est donc aussi un défi démocratique, qui exige une réponse de la part de nombreux prestataires de services spécialisés, des autorités locales et municipales, mais aussi de toutes les personnes qui, à travers l’objectif de désinstitutionnalisation, apprennent à gérer et à vivre avec des handicaps et à les accepter.