La notion africaine de « non-encore-nés » dans la communauté tridimensionnelle africaine est un exemple d'illustration du fait que dire sa foi aujourd'hui nécessite une reprise critique de l'être-au-monde de l'Africain dans sa situation actuelle, et dans ce qu'il y a d' « authentiquement » humain. Ceci lui permet d'y voir un lieu d'expression de sa foi chrétienne, et met ainsi davantage en exergue le fait que la nouveauté, c'est le Christ qui rejoint l'homme où il est, et non la tradition humaine du plus fort (allusion au contexte colonial de l'évangélisation). À partir de cette notion, l'auteur montre comment la compréhension de la personne humaine, définie « au-delà d'elle-même », apparaît comme un écho retentissant, dans le contexte africain, de la vision biblique de la préexistence humaine : « Avant même de te modeler au ventre maternel, je t'ai connu ; avant même que tu sois sorti du sein, je t'ai consacré ; comme prophète des nations, je t'ai établi » (Jr 1, 5). Il montre non seulement qu'une telle approche enrichit la compréhension chrétienne de la personne humaine, mais aussi qu'elle amplifie l'écho de la voix de l'Eglise sur l'accueil de la vie à son commencement. Par ailleurs, même si la question écologique n'est pas centrale dans cette analyse, l'auteur montre qu'à partir d'une telle approche holistique de la vie communautaire, on peut mieux comprendre les rapports entre l'homme et son milieu naturel, donc les questions liées à l'écologie. Par cette démarche anthropologique et théologique, l'ouvrage essaie de creuser le sillon d'une évangélisation en profondeur pouvant aider l'Africain à accueillir le Christ chez lui. Par ailleurs, du fait même, il lance également une passerelle à l'endroit des « autres » qui ont des préjugés sur les réalités africaines.