La coordination patronale face à la financiarisation

Cet ouvrage contribue � la compr�hension des capitalismes contemporains en �tudiant les transformations de la gouvernance d�entreprise et des relations industrielles en Suisse depuis les ann�es 1990. Il s�agit d�une enqu�te portant sur l�industrie des machines, de l��lectrotechnique et de la m�tallurgie, secteur qui constitue le noyau historique du capitalisme helv�tique et le principal employeur et exportateur du pays. Il s�inscrit dans une d�marche interdisciplinaire m�lant sociologie, �conomie politique et histoire. L�auteur �tudie d�abord les formes qu�a pris, apr�s la seconde guerre mondiale, la coordination des �lites �conomiques suisses. Il montre que les strat�gies � long terme du management s�appuyaient sur la faible pression des march�s des capitaux, la grande interd�pendance entre banques et entreprises et sur un syst�me pacifi�, � n�ocorporatiste �, de relations industrielles. Ensuite, en analysant les transformations amen�es par la lib�ralisation et la financiarisation de l��conomie suisse, il montre comment le syst�me traditionnel de gouvernance d�entreprise a �t� d�stabilis� par l�affirmation des fonds d�investissement et l�apparition d�une nouvelle g�n�ration de managers qui allaient activer un processus de restructurations orient�es vers la cr�ation de richesse pour les actionnaires. Entretiens, analyse de r�seaux et de documents d�archives � l�appui, la recherche explore alors les logiques d�interactions entre la sph�re de la gouvernance d�entreprise et celle des relations industrielles, l�affirmation du capital financier faisant pression sur le partenariat social dans le sens d�une flexibilisation et d�r�glementation du march� du travail. Tout en mettant la sociologie des �lites au service d�une meilleure compr�hension des processus de changement institutionnel dans les capitalismes contemporains, cette recherche souligne des logiques de changement diff�rentes dans les sph�res sous revue : changement disruptif dans la gouvernance d�entreprise, incr�mental dans les relations industrielles.