Le Liban connaît depuis plusieurs années une grave crise socio-économique, qui a rendu ce pays exsangue. Les communautés confessionnelles exercent des pouvoirs politiques et juridiques, élargis, en l'absence de lois uniformes édictées par un État lui-même défaillant. Dans ce contexte les familles sont parfois livrées à elles-mêmes. La maltraitance intrafamiliale des enfants est un problème grave et toujours répandu. Les mécanismes de prévention et de protection dispensés par l'État, les ONG, les associations de protection de l'enfance et aussi par l'Église, ne traitent pas les causes sous-jacentes qui contribuent à l'émergence de telles maltraitances qui sont principalement d'ordre psychologique. Vu la répétition transgénérationnelle de la violence, les nouvelles familles ainsi fondées risquent de se former d'un parent agresseur, d'un autre agressé et, éventuellement, d'enfants abusés. Les organisations ecclésiales catholiques pourraient - sur le modèle des associations de protection de l'enfance -, établir des centres d'écoute pour accueillir les adolescents (et leurs parents) et leur offrir une assistance, un accompagnement (social, psychologique et spirituel), ou les orienter vers des institutions spécialisées.